
La vie de nos ancêtres
Habitation
La demeure de nos ancêtres était faite de pisé ou torchis blanchi à la chaux.
Les toits de chaume ou de bardeaux ont fait place à la tuile plate.
Le toit immense est souvent à trois pans avec des avant-toits descendant très
bas formant un abri avec une galerie suspendue sur laquelle on range les outils.
Par une grande porte on accède à la grange qui communique d'un côté avec
l'habitation et de l'autre avec l'étable.
Les fenêtres étaient petites, les cuisines souvent voûtées avaient une ouverture
qui tenait lieu de cheminée et de séchoir.
Alimentation
Pain, pomme de terre, choux, carottes, betteraves, et viande de porc fumée
constituaient la base de l'alimentation.
Le gibier était réservé aux classes aisées, ou était le plus souvent le fait des
braconneurs.
On pouvait conserver la viande de bœuf en la faisant sécher. Le lapin et la
volaille étaient réservés pour les jours de fêtes.
La consommation de bière, de vin blanc et d'eau de vie a toujours été d'usage
général.
L'eau de vie était distillée à partir de pommes, de poires, de prunes, cerises mais
aussi de pomme de terre.
Vêtements
Le vêtement traditionnel des femmes était souvent de couleur sombre.
Elles portaient des jupes longues, un corsage aux manches larges, recouvert
d'un châle et un tablier de couleur.
Comme coiffure un fichu dont les deux pointes retombaient en arrière.
Le dimanche elles agrémentaient leurs costumes de dentelles blanches et de
pièces de soie noire.
Les hommes chaussaient des sabots, ils portaient la culotte taillée dans une
étoffe solide de toile bleue ou grise, la blouse, et le chapeau.
Les jours de fêtes on portait la redingote, le gilet et costume sombre et
le chapeau du dimanche.
Coutumes
Une des caractéristiques de la vie d'autrefois étaient les veillées.
En été on restait sous le charri. En hivers, on se réunissait dans la chambre
commune ou "poile" ou parfois dans la cuisine où flambait un bon feu.
Les hommes fumaient la pipe, jouaient aux cartes, on se racontait des histoires,
des contes, tout en mangeant des noisettes et des pommes cuites au four.
Certains jouaient de l'accordéon ou de l'harmonica, on entonnait des chansons
populaires autour d'une choppe ou d'un verre de goutte, les femmes tricotaient
ou filaient la laine et à la nuit noire, on allait se coucher.
Chaque habitant du village portait un sobriquet. Les veillées se faisaient chez
les uns, puis chez les autres, et il était de coutume d'amener sa bûche destinée
au chauffage.
Le travail aux champs
Au premier beau temps, il fallait atteler la charrue et finir de labourer. Puis
il fallait conduire et épandre le fumier, éparpiller les taupinières. Puis venait
le moment des semailles, et de planter les pommes de terre. A la mi-mai on
menait les vaches au pâturage.
En juin, on commençait les foins. Cela durait bien trois semaines. On fauchait
l'herbe, on l'étendait à sécher, on retournait les foins en espérant qu'il ne
pleuvrait pas avant d'engranger, puis on mettait les foins sur des chevalets,
enfin on râtelait, on faisait les boudins, et on chargeait le foin sur le char.
Ensuite il fallait encore engranger.
Les jours de pluie on en profitait pour bûcheronner. Il fallait des monceaux
de bois pour se chauffer tout un hiver. Les jeunes faisaient des fagots, les
hommes coupaient des rondins, les entassaient pour les couper en petit bois
à l'automne.
Venait le temps de faire les regains puis de moissonner les premiers champs.
Il fallait entasser les sacs, lier les gerbes, ou botteler, monter les bottes sur
le char.
En septembre, on ramassait les pommes dans des sacs pour le cidre. On les vidait
dans la broyeuse, on montait le pressoir, on le remplissait, on pressait, on récoltait
le jus dans des bonbonnes, ou on le mettait à fermenter en tonneaux.
On distribuait ce qu'il restait, ce qu'on appelait le gâteau aux vaches. Puis
venait le temps de ramasser les pommes de terre, les betteraves, les choux-raves
et enfin les choux blancs pour la choucroute avant les premiers gels.
A l'automne il fallait encore faire le bois, scier les rondins, puis faire des bûches
que l'on montait dans des paniers à l'aide d'une poulie au grenier ou que l'on
entassait sous le charri.
Après la Saint Martin, il ne restait plus qu'à travailler dans la grange, à vanner,
égrener, remplir les coffres à grains et encore faire du bois.

Vie à la ferme
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